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Un conte de fées avec une ou deux scenes de cul au milieu
23 juin 2015

LA SORCIERE ENRHUMEE

Tous les samedis de pleine lune, la vieille sorcière Débouzine préparait ses potions maléfiques. Comme toutes les sorcières du XXIIe siècle, elle avait son propre robot préparateur, qu’elle avait elle-même méchamment programmé afin qu’il l’aidât dans sa vile tâche.

Et cette semaine, il lui fallait préparer le filtre qui-rend-moche-les-tops-models. Elle en avait reçu une commande assez importante, et elle était payée très cher pour ce filtre par les adeptes du Mouvement Brownien, un parti néo-anarchiste. Cela lui procurerait de quoi acheter un nouveau chaudron, et reprogrammer sa playstation de manière ignominieuse, afin que tous les personnages de ses jeux préférés bavent.

 

Les gens ne bavaient plus suffisamment à son goût ces temps-ci.


Elle en était là de ces fascinantes réflexions, quand elle se rendit compte que quelque chose ne tournait pas rond, ou plutôt que quelque chose tournait rond. Mauvais signe. Son robot préparateur clignotait en tournant sur lui-même.


Cela ne l’aurait pas étonnée outre mesure – depuis qu’elle l’avait méchamment reprogrammé, il faisait très souvent des choses qui n’avaient aucun sens – s’il ne s’était en même temps mis à hurler : “ plus de morve –  plus de morve – plus de morve – plus de m… ”.


Agacée, elle lui décocha un monstrueux coup de savate coquée dans ce qui aurait été son tibia s’il avait été humain, ou sorcier. Se sentant mieux de sa mauvaise action, elle se mit à réfléchir : il lui fallait absolument cette morve pour la préparation de son filtre ; il lui fallait absolument ce filtre pour avoir de l’argent ; il lui fallait absolument de l’argent pour faire baver les personnages de sa playstation.


La question se résumait donc à “ Où trouver de la morve de jeune sorcière enrhumée par un rayon de pleine lune ? ”. Elle avait trouvé sa précédente cargaison chez le marchand de puces de Tancheville. Mais il était mort depuis longtemps.


Elle se souvenait très bien du jour de sa mort : elle l’avait écartelé parce qu’il avait refusé de se laisser changer en grenouille sous le prétexte saugrenu qu’aucune princesse n’embrassait plus les grenouilles au XXIIe siècle.


Cette pensée lui remonta le moral, mais pas pour longtemps. Où allait-elle trouver de la morve de jeune sorcière enrhumée par un rayon de pleine lune, en cette saison ?

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