Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un conte de fées avec une ou deux scenes de cul au milieu
23 juin 2015

DANS LEQUEL JE SUIS INSPIRE

Marc a raison, je ne suis pas heureux, mais au moins, quand j'écris, je me sens bien. J’ai besoin d’écrire, non pas pour être heureux mais pour simplement me sentir exister, sinon ici, du moins quelque part. Je suis tous les personnages à la fois, une sorte de dieu, et je vis toutes leurs vies. Une richesse phénoménale et un bonheur artificiel. Une thérapie que je pratique depuis mes 7 ans. Un autre de mes plaisirs solitaires, mais avouable en société.

Un jour j’avais 7 ans et une migraine atroce en cours de lecture. Mon prof m’a emmené chez l’infirmière et m’a raconté que la Comtesse de Ségur écrivait pour calmer ses migraines. Je n’aimais pas la Comtesse de Ségur, rien de personnel, je trouve juste ses bouquins niaiseux.

Des trucs de filles. Mais j’aimais l’idée, très nietzschéenne bien que je n’en sus encore rien à l’époque, de guérir mes migraines en écrivant. J’ai commencé comme ça. J’écrivais beaucoup de n’importe quoi : des histoires d’espionnage à la James Bond mais en beaucoup plus mauvais, des romans d’aventures, des trucs de garçons, d’ados et puis plus tard, j’ai commencé à écrire des nouvelles.

Le problème c’est que je n’avais pas la moindre idée de comment terminer une histoire. Pour moi écrire c’est créer un univers, mettre des personnages dedans et raconter ce qui leur arrive. Je ne préméditais pas de fin avant de connaître suffisamment mes personnages pour pouvoir leur en attribuer une qui fut en accord avec eux. Et je ne passais suffisamment de temps avec eux pour les connaître. Je n’en ai finis que deux ou trois : pour des devoirs scolaires ou des concours universitaires. J’étais meilleur que les autres et remportais à chaque fois la meilleure ou le concours, mais pas suffisamment pour oser m’y mettre à fond.

J’avais demandé à une amie de ma mère, une dame très sympa dont la maison de campagne est située en face de la maison de mes parents, une institutrice à la retraite, au cours d’une discussion comment je pouvais finir une histoire. Je lui disais que je n’aimais pas les fins tristes : trop déprimantes, pas les fins heureuses sans raison : trop niaises, que me restait-il ? Et elle m’a alors demandé pourquoi je me sentais obligé de finir de manière aussi tranché. Si moi, l’auteur je ne savais pas ce qui arrivait à mes personnages, pourquoi ne pas les laisser libres de choisir leur propre destin et au lecteur d’imaginer sa propre fin ? C’est ce que j’ai fait. Et c’est l’excuse que je me suis trouvé pour ne pas finir mes histoires. Plus facile que d’admettre que je n’en avais pas le courage.

Publicité
Publicité
Commentaires
Un conte de fées avec une ou deux scenes de cul au milieu
Publicité
Archives
Publicité